Parce que je suis de gauche même s’il n’y a pas de relation mécanique !
L’enjeu de ce deuxième tour est crucial. Je viens de lire les sondages sortis des urnes où IPSOS, CSA et LH2, trois instituts différents, auscultent les électeurs du 22 avril. Sa lecture pourrait aider à comprendre d’abord (comme dissent mes amis les « Xs » et les « Normaliens ») pour ensuite essayer de s’expliquer les comportements. IPSOS montre un éparpillement du vote de gauche vers les candidats de droite : un vote utile renvoyant à des comportements où se mélangent l’angoisse et l’inquiétude face à l’inconnu pressenti et le repositionnement stratégique (qui sait si avec des conséquences à moyen terme). CSA montre aussi le poids du vote utile, volatilité et indécision, vote communiste éclaté, extrême gauche valse des électeurs d’un candidat à l’autre, jeunes emploi en tête, fortes atteintes sociales, vote Bayrou sans illusion. LH2, enfin, vote d’adhésion qui modifierait le paysage politique.
A sa manière ces sondages traduisent ce que j’ai décrit depuis 2005 comme la fragilité de la France : l’ascension de Bayrou en est une épreuve. Bayrou, 22 ans de vie politique à droite, réussit à se passer par vierge en incarnant la « vraie rupture » avec les modèles PS-UMP d’alternance.
L’éparpillement montre aussi à sa manière la méfiance à l’égard de ces deux grands partis, la droitisation de l’électorat. Ceci explique que les candidats de la gauche antilibérale, comme Buffet par exemple, soient sanctionnés par cet électorat lorsqu’elle se prononce pour la régularisation de « tous les sans papiers » ou que Bové face le ridicule avec ses fêtes et barbecues où l’on voit tous les « sans ». Un électorat « droitisé » trouve cela folklorique, pas sérieux, en tout cas pas pertinent pour la France ! Pas question de voter pour de tels candidats.
Il est possible que le même sorte ait été réservé à la proposition « SMIC à 1500 euros tout de suite ». Y compris dans l’électorat ouvrier où cela pouvait paraître insensé ! Pas crédible ! Et pourtant réalisable !
Pareil pour les « assistés » ou la « dette publique » : les gens sont tellement serinés avec ceux qui touchent de l’argent et ne foutent rien (dans le même paquet : smicard et le fonctionnaire !), le poids de la dette laissé en héritage à nos enfants…Dans ces conditions, les discours antilibéraux sur précarité ou développement des services publics heurtent la « croyance » créée par les médias ! On ne pourrait presque rien. J’a lit cet exemple sur Sarko : les ouvriers votant Sarko pensent qu’il pourrait améliorer le pouvoir d’achat mais jamais « réduire les inégalités sociales » ! Toute est dit dans cette phrase.
Sarko a préparé pendant cinq ans son coup. Il a pris en otage les français en leur imposant ses propres thèmes et en faisant les autres courir derrière, son propre tempo. Sarko construit son monde à lui, son pouvoir répondant à une ambition personnelle qui entraîne une accélération de « réformes » ultralibérales ! Les personnalités jouent un rôle dans l’histoire mais encore faut-il qu’elles soient portées par son temps. Et Sarko est en train de réussir ce tour de passe - passe. C’est là qui est le danger : une société modelé, à la volonté du chef. Jadis on appelait cela « fascisme ». Aujourd’hui c’est comme si on avait honte ou peur de le dire. Sarko est ainsi une menace pour la démocratie et les libertés qu’il vaut mieux conjurer avant que de regretter après, persuadé que je suis, comme nous disons au Chili, que « no hay mal que dure cien agnos, ni pueblo que la aguante». Mais nous pouvons l’éviter, c’est la raison essentielle de mon vote pour Ségolène, outre le fait que je suis un féministe et que je ne vois aucune raison liée à sa nature de femme que l’empêcherait d’être « Présidente ». Son projet présidentiel n’est pas brillant et ses « oui, peut-être » légers mais l’essentiel est ailleurs.
Il nous faut créer une dynamique de victoire de la gauche au deuxième tour. Le plus important n’est pas aujourd’hui les qualités ou capacités de Ségolène mais sa place dans dans ce deuxième tour. Si on perd de vue cela, on risque de voter nul, blanc, s’abstenir et pour quoi pas Sarko puisqu’il serait « compétent », label que d’aucuns décernent sans même pas réfléchir. Sur comment qualifier une personne de « compétente », j’en connais un rayon ayant travaillés de 2002 à 2007 sur ces problèmes comme professeur et chercheur à l’ENPC et je sais de quoi je parle.
Or pour créer cette dynamique nous avons besoins de toutes les forces hostiles à Sarko. Je trouve, par malheur, que certains n’ont pas pris la mesure de la gravité de la situation et continuent avec des diversions qui ne serviront que Sarko, en fin de comptes. Parmi ceux là je trouve les éternels gauchistes de la LCR et autres. Je félicite de l’appel de Voynet, d’Arlette à voter Royal ou de MG Buffet à barrer la route à Sarko. Il faut absolument lui barrer la route maintenant, demain sera plus dure, plus difficile, plus incertain, trop tard pour beaucoup de choses. Rappelez vous des années 1930 en Allemagne ou Italie ! Besancenot lance un appel ambigu où l’on doit essayer de lire pour comprendre que cela « pourrait dire appuyer Royal ». Pour quoi il ne le dit pas clairement? Pour quoi il propose de battre Sarko dans la rue en manifestant le Premier Mai, un jour en deux semaines ? Parce que son électorat vient surtout des jeunes venus à la vie politique avec le Non au Référendum. S’il apparaissait trop penchant pour une partisane du « OUI » (Ségo), il pourrait perdre la face devant ces jeunes électeurs ! J’appel cela opportunisme, manque de principes, de consistance, penser seulement à sa boutique, à son nombril pas aux autres, se moquer éperdument des français. Je trouve cela dégoûtant !
Mais il y a pire ! Lui et A. Krivine, la LCR en faite, reprenant une expression de quelques politologues, propagent l’idée que le 6 mai serait un « référendum pour ou contre Sarko ». Les journaux de ce jour l’annoncent ainsi (ces mêmes qui l’ont porté pendant la cmpagne comme le nouveau Messie de la gauche radicale). Sarko doit se frotter les yeux (comme quand Eric Besson le rejoint, celui-là même, qui a écrit en février, un réquisitoire contre….Sarkosy et sa politique). Imaginez- vous un instant que Sarko gagne « son référendum » inventé par la LCR ! Adieu du modèle social français dès le 7 mai prochain. Sarko dira simplement (avec l’aide des tous les médias), j’ai gagné le référendum et j’applique donc ma politique, rien ni personne peut s’opposer ! J’ai toujours dit en rigolant à Véronique : le parrain de Besancenot est Sarko (il a appelé à lui donner les 500 signatures pour être candidat), en prime félicité par Bayrou (soit BayRou ou l’autre roue de la droite). Eh bien ! On sait qu’il y a toujours un renvoi d’ascenseur (même sans le vouloir).
Voilà pour quoi je vous dit: votons Ségolène, seul moyen d’empêcher une catastrophe annoncée, condamnons toute tentative « référendum anti Sarko » : nous sommes dans une élection présidentielle (encore !).
mardi 24 avril 2007
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1 commentaire:
Bonjour,
je trouve aussi sur mon parcours pas mal de gens et me rappelle un ami en perticulier qui a voté Bayrou au premier tour mais qui n'as "jamais voté à gauche". comme presque tous les français ( sauf nos amis de la croulante noblesse traditielle qui continuent la "co-sanguinité" ), il est d'origine étrangère mais du coup n'imagine qu'une chose - même si je le sens hésitant-"voter blanc" cad à mon sens valider la potentialité que voter Sarkosy soit démocratique.
Pour moi c'est plutot clair, si la france deviens sarkoziste, elle ne pourras plus se gausser d'être une nation Démocratique, humaniste ou même la patrie des droits de l'homme, elle y perdrait sa seule vrai identité internationale et même une de ses raisons d'exister. pour autant même si j'aimerai le faire, je n'en viendrai pas pour autant à exiler ( sauf si mon nom l'exige suite a un changement de la loi ( je suis sérieux ).
il s'agit de délclancher le troisième acte du sursaut démocratique post 21 Avril, le premier étant de se forcer a voter à 82 % pour un escroc reconnu ( et reconaissant ) et le deuxième le vote "utile" de dimanche dernier.
la France fait face, finalement, a sa plus importante réalité sommes-nous ce que nous fantasmons d'être ( ci-dessus ) :
sommes nous ces gens qui firent tant de combats humanistes et sociaux et tant d'avancées pour l'humanité tout entière ou bien finalement une pale copie d'un Pays que nous avons tant critiqué ces dernières années car emprisonné dans un "bushisme" que d'aucun trouvaient invraisemblables pour un Pays comme les USA mais que penseraient ces mêmes gens si ils regardaient ce choix en face ?
comment peux-t-on rester aveugle au point de pouvoir se persuader d'une quelcquonque "habilité supérieure" de M Sakozy a "régner" alors qu'a y regarder franchement il n'y a pas photo, le mec parle pas Anglais, il a pas du tout de relations à l'inter comme a pu en tisser durant plusieurs années mm ROyale ??
il s'agit d'ouvrir les yeux et les oreilles et de réviser un peu l'histoire ce qui nous guette est autrement plus dangereux qu'a pu l'être l'élection US ( la-bas en tout cas ils ont vraiment une presse et des médias indépendants garant d'un certain degré minimum de démocratie contrairement à notre cher PAys ( nous l'avons vu ces dernières )semaines )
remuons-nous, bougons expliquont ce que l'on sens, on pourrait tous avoir à le regretter longtemps.
T.S.
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