jeudi 3 mai 2007

Après le débat ( ???)

Les sondages, comme pour le premier tour, donnent des résultats contrastés même s’ils donnent toujours Sarko gagnant. Les divergences se trouvent au niveau d’intentions de vote des électeurs de Bayrou et Le Pen. Par exemple BVA constate une légère progression des intentions de vote (+ 1%) en faveur de Ségo qu'il attribue à ses efforts pour séduire les électeurs centristes. "Mais cette démarche a un prix", commente Jérôme Sainte-Marie, directeur de BVA Opinion, "celui d'un certain désengagement des sympathisants d'extrême gauche". Ainsi, 68 % des électeurs d'Olivier Besancenot (-4) et 50% de ceux d'Arlette Laguiller (-12) iraient voter pour la candidate socialiste. Dans le même temps, Nicolas Sarkozy voit s'améliorer les reports de voix de Jean-Marie Le Pen, selon BVA, en passant de 49 % à 60 % (+ 11). (Sondage BVA publié le 2 mai).
Ipsos Dell (fait le 1 et 2 mai, après le discours de Le Pen) montre que les reports de voix des électeurs de François Bayrou, 34% (-2) se tourneraient vers la candidate PS et 34% (-3) vers Nicolas Sarkozy, 32% (+5) s'abstenant ou ne s'exprimant pas. Les électeurs de Jean-Marie Le Pen seraient 57% à choisir Nicolas Sarkozy (=) et 8% à choisir Mme Royal (-1), 35% (+1) s'abstenant ou ne s'exprimant pas. 88% auraient fait un choix définitif pour l’un ou l’autre ; 15 avec intention d’aller voter ne donnent pas leur choix.
Dans ces conditions les facteurs psychologiques peuvent jouer un rôle. L’un d’entre eux a été créé par la LCR : référendum contre Sarko. Cela revient à dire « TSS » ! Ceci renforce le vote Sarko : ceux ayant peur se tourneront vers le « justicier », qui protége les faibles avec ses discours musclés et sécuritaires, à l’encontre des élites parisiennes qui, elles, voudraient « Tout Sauf Sarko ». Ce matin j’ai compris le jeu subtil de Sarko : il utilise toujours le banal fait divers. Un délinquant attaque sa victime et la dépossède de quelque chose. Il déclare « je suis à côté des victimes, il faut arrêter une fois pour toutes le délinquant ». Puis il parle de Mai 68 : la France est en crise à cause de 68 ! Les délinquants sont ceux qui l’ont entraîné dans cette ornière, les soixant-huitards, vous êtes tous victimes, je vais vous libérer, je suis toujours à vos côtés ». « Vous êtes victimes de trop de fonctionnaires, de trop de dette, de trop d’impôts, des pas assez de logement, d’un système de santé en ruines, d’une école en faillite…je vais vous libérer ! ».
Et ici le fameux référendum de la LCR (un allié de Sarko dans cette affaire !) tombre pile ! Mais c’est une arme à double tranchant : d’un côté mobilise le besoin de se protéger ; d’un autre laisse les mains libres à celui censé appliquer sa « justice ». Il faut comprendre la psycho de beaucoup de français ! Leur dire « votez pour », ils iront voter contre. Je cite deux cas : le référendum sur la Corse (où Sarko appelait à voter Oui, ils ont voté Non) et le référendum sur la constitution européenne. Tous les médias et élites confondus appellent à voter Oui et ils voteront Non (une partie de ce Non vient de peurs subliminales, de réflexes socio pavloviens, etc.).
Mais dans ces conditions, il peut y avoir aussi des facteurs psycho positifs. Par exemple, s’il fait beau aller à la pêche, se promener, partir en weekend prolongé, s’évader un peu… Cela peut rendre gagnant mon vote Ségo ! Regardez : 54% des hommes votent Sarko et 50 % de femmes Ségo. 61% de retraités votent Sarko mais 63 de salariés votent Ségo et ainsi. Si les hommes et les retraités flânent le 6 mai…je pense qu’il y aura de l’abstention. Rajoutez le respect de consignes de Le Pen et la valse hésitation de dernière minute des électeurs Bayrou et vous pouvez avoir la figure idéal pour Ségo et fatal pour Sarko : taux d’abstention autour de 80%. Si c’est moins il y aura rééquilibrage car cela voudrait dire que l’électorat populaire ne voterait pas.
Ici vient à son tour le débat du 2 mai et l’effet Charlety. Le débat est à l’avantage de Ségo par son contenu : elle parle des thèmes sociaux, économiques qu’intéressent l’électorat populaire. Elle montre une stature nationale et renvoi Sarko dans les cordes plusieurs fois avec son projet du Medef, des actionnaires, de la finance…Je pense que beaucoup des gens (les 15 % sans opinion et ceux ayant déjà choisi) vont réfléchir avant de voter. Cela me paraît normal dans une élection où il y a eu confiscation du débat, monopolisation des médias depuis des mois, voir des années, au service d’une seule et unique idée : l’ultralibéralisme et la virginité de son principal porte parole, Sarko.
Ainsi, comme Mitterand en 1981, Ségo pourrait être élue présidente le 6 mai grâce à un double soleil : le naturel, celui qui nous fait vivre chaque jour, et celui de revenir à des points clés défendus depuis toujours par la gauche, comme les services publics, le relèvement du pouvoir d’achat, la défense de la sécu, des retraites, des plus démunis. Tout en montrant que Sarko ne doit pas échapper à son bilan.
Le débat aura sans doute un impact sur ces pourcents du sondage BVA. Regardez : Ségo comprendrait "le mieux les préoccupations des gens comme vous" (55 %) ; plus sympathique (62 %), plus proche des gens (60 %) et plus rassurante que son concurrent (52 %). Sarko ayant plus d'autorité (78 %), plus dynamique (62 %) et plus convaincant (59 %). En crédibilité thématique, Sarko domine sur l'insécurité (68 %), la croissance économique (58 %), l'immigration (56 %) et la fiscalité (50 %). C'est sur l'école et l'éducation (59 %), la pauvreté et la précarité (63 %), l'assurance maladie et les retraites (53 %) que Ségo s'avère la mieux placée. Les deux candidats font jeu égal sur le pouvoir d'achat.
Allons donc voter et appelons tous les gens de bonne volonté à voter dimanche prochain pour Mme. Ségolène Royal, seule façon de dresser le meilleur rempart possible contre les menaces pesant sur les acquis sociaux, la paix sociale et progrès de tous.

1 commentaire:

mima a dit…

Evidemment les sujets sur lesquelles Ségolène Royale est plus compétente pour l'opinion publique, sont des sujets réservés aux femmes dans l'inconscient collectif : la famille, les pauvres, la santé, l'environnement... Rien de très viril puisque les tâches importantes, sont, elles, forcément du ressort d'un homme (économie, sécurité...). Je ne sais pas si j'ai perdu mon objectivité dans cette campagne, mais à regarder le débat d'hier, je ne comprends pas comment on peut encore dire qu'elle ne propose rien, et qu'ele est incompétente, quand elle n'a fait que de présenter une suite de mesures là où Monsieur Nicolas n'en a proposé que trois (droit opposable, bouclier fiscal, et suppression de fonctionnaires... super!) et qu'elle le dominait à un point tel qu'il cherchait le regard complice d'un homme (PPDA, à qui il parlait d'elle à la troisième personne d'ailleurs!). Bravo la vulgarité pour un futur chef de l'état. Martelant à plusieurs reprises "madame" comme pour apuyer son statut de femme, ainsi que le statut de compagne de ce cher "François Hollande" avec lequel "elle devrait s'expliquer et rendre des comptes puisqu'ils n'ont visiblement pas l'air d'accord entre conjoints", je m'indigne. Pourquoi? Parce que le pathtétique sexisme sous-jacent dans cette élection risque de montrer dimanche que la France n'est pas prête, non pas à élir une personne de tête, de carrure, compétente, aux valeurs sociales, efficace et honnête, la candidate de gauche, mais juste pas prête pour une femme. Alors bravo, merci de voter pire pour le simple fait de ne pas accepter l'autorité d'une femme. Merci de voter blancs quand vous êtes de gauche, sachant pertinament que ce vote blanc ne fait que renforcer le score de M.Sarkozy dont la politique vous fait pourtant horreur.

Moi je dis que je comprends pourquoi elle parle "d'audace" dans un pays aussi ariéré que le nôtre, prêt à revenir sur des aquis sociauxq qu'il a fallu de longuesz années de luttes et de combat pour obtenir.
Pour ne pas les voir disparaître, et pour esperer à gauche, il faut voter Ségolène Royale ce dimanche 6 mai 2007!