P. Artus, P. Cahuc, et A. Sylberger défenseurs du système libéral ont rendu un rapport au Conseil d’analyse économique montrent que le projet de défiscalisation des heures supplémentaires (« travailler plus pour gagner plus ») entraînerait des conséquences désastreuses. Parmi celles-ci les trois suivantes :
a) frapper les français au porte-monnaie tout de suite. « Un risque de coût exorbitant pour les fiances publiques ». Conséquence : ces sommes seront prélevées sur les budgets publics (dépenses socialement utiles)
b) les entreprises préféreront payer des heures supplémentaires (moins chères) que d’embaucher ce qui représenterait 680 000 postes à temps plein en moins. Pression sur les salaires : les chefs d’entreprise écraseraient le niveau de salaires en menaçant de recourir aux heures supplémentaires. (noter : le faible niveau de revenus fait stagner la croissance !)
c) abaisser le coût du travail pour les grands entreprises qui accumulent déjà des profits mirobolants.
Ce rapport imagine même ceci : employeurs et salariés ne déclarent des heures sup’ « fictives » ce qui permet aux premiers d’économiser les cotisations et aux seconds de payer moins d’impôts. On introduit ainsi un système d’une perversité redoutable !
C’est une façon subtile aussi de s’attaquer aux 35 heures. Il capitalise une insatisfaction des salariés dont la réduction du temps de travail à réduit le heurs sup ‘ (annualisés, forfait jour) et semble être la solution au pouvoir d’achat sans augmenter le salaire. L’Etat est obligé de compenser la manque à gagner de la défiscalisation. Les exonérations de cotisations pour la sécurité sociale représentent moins 5 milliards d’euros. Les cotisations retraite, la CSG et la CRDS seraient aussi réduites d’autant. C’est le contribuable, vous et moi, qui paieront. Les heures sup’ déduites de l’impôt sur le revenu, vous et moi payeront à leur place aussi car tous les salariés dont l’organisation du travail exclu ces heures sup’ en seront privés. Faire des heures sup’ ne dépend pas non plus de ceux qui en ont le droit : c’est l’employeur qui en décide quand et comment.
L’inspecteur du travail Gerard Filoche dit que l’immense majorité des heures sup’ ne sont pas déclarée. Neuf plaintes sur dix à l’inspection du travail concernent les heures sup’ non payées. Des secteurs comme le bâtiment, les chauffeurs routiers, la restauration, le nettoyage, le commerce et les petites surfaces se spécialisent dans le non- payement. Le forfait jour des cadres peut être étendu à presque tous les salariés aujourd’hui, explique G. Filoche. « les salariés travaillent plus et ne gagnent pas plus ou gagnent moins ».
En cherchant sur l’origine américaine de cette idée, j’ai trouvé le système «FairPay » que l’administration Bush a fait approuver au Congrès américain le 24 août 2004. L’idée est la même mais la méthode différente, vous allez le voir. Idée: ne pas augmenter les salaires mais faire travailler plus si vous en avez besoin.
Le système FairPay (Overtime rules)est proposé par Bush en 2003
http://www.cbsnews.com/stories/2003/09/10/politics/main572529.shtml
Il était en discussion encore en juillet 2004
http://www.cbsnews.com/stories/2004/04/19/politics/main612694.shtml Mais dans ce système les bas salaires gagneront les autres perdront.
Comment faire travailler plus pour gagner plus « à l’américaine » tout en faisant payer le note aux autres salariés? Voici la méthode : il définit un système de réqualification pour avoir droit aux heures sup’ en changeant la règle existant depuis 50 ans!
http://www.wsws.org/articles/2004/aug2004/over-a28.shtml
http://money.cnn.com/2004/08/23/news/economy/overtime/index.htm
Ici vous avez le site du « FairPay » (on aura bientôt le site « Travaillons plus et gagnons plus tout en chantant » comme dans un Realty Show !).
http://www.dol.gov/esa/regs/compliance/whd/fairpay/main.htm
Moral: le "travailler plus" français peut sans peine devenir un système aussi pervers que l’américain: il suffit de jouer sur l’idée de “catégories” de l’original de Bush! Comment ? En faisant que de plus en plus de salariés soit qualifiés comme «forfait jour » par exemple. D’autres trouvailles viendront dans la loi proposée par le gouvernement. Ainsi les deux systèmes sont conçus pour faire gagner les uns tout en faisant perdre les autres salariés. Les seuls gagnants : les employeurs ! Petit Bush et vrai Bush ont donc la même source idéologique au bénéfice de seuls employeurs.
La seule façon de démasquer cela est faire grandir le nombre de députés PCF et politique libérale de Bush dans la prochaine assemblée. Ils l’ont démontré mille fois par le passé : dévoiler, dénoncer, résister et proposer autre chose pour améliorer la condition salariale.
mercredi 30 mai 2007
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