lundi 7 mai 2007

Et maintenant : les législatives

Ce matin sur Europe 1 DSK a affirmé "Quand, au bout du compte, on n'est pas clair sur ce qu'on dit aux Français, les Français ne peuvent pas nous suivre". Et il a rajouté comme exemple : "Nous parlons aux Français des retraites mais nous ne leur disons pas exactement ce que nous voulons faire parce que nous n'osons pas aller jusqu'au bout de la difficulté du problème. Nous parlons aux Français du nucléaire mais nous ne sommes pas clairs sur le sujet. Nous parlons aux Français du protectionnisme et de la TVA aux frontières, mais comme au sein du PS il y a toutes les positions possibles, alors nous ne sommes pas clairs".
Voila une explication claire : manque de clarté de la candidate PS. Comparez cela avec la stratégie de Sarkosy. Hier soir à la TV la plupart des UMP ont dit « il explique le problème, montre la solution, une méthode, toutes les cartes sur la table : aux français de juger ». Prenez le cas des retraites. Lors du débat télévisé, il explique le problème du déficit et donne une solution claire, simple et concrète : finir avec les régimes spéciaux qui, à ces yeux et par médias interposés, seraient des grands privilégiés ; il suffirait de les supprimer et le déficit est réglé. Solution primaire, sans contradiction, on ne voit pas pour quoi il y a des « privilèges » quand il y a tellement des pensions misérables…Du bon sens quoi. Les gens ont ainsi « toutes les cartes sur table ». Mais il en manque quelques unes ! Par exemple, les régimes spéciaux représentent moins de 5%, les affiliés cotisent beaucoup plus que ceux du régime général, perçoivent souvent des pensions inférieures…Mais, mes amis, personne n’a pu contester Sarkosy car il n’y a jamais eu de vraie débat sur la question. Donc les électeurs doivent se contenter de la simplicité « apparente » et non du réel. Comme la solution « radicale » du chômage proposée par Le Pen : renvoyer 4 millions d’immigrés règle le problème iso facto car il y a 4 millions de chômeurs, et en prime c’est seulement pour les français ! C’est primaire mais marche…
Vous pouvez prendre le pouvoir d’achat : voulez vous augmenter le votre ? Simple, il suffit de faire des heures supplémentaires (sans impôts svp) et les patrons jouant le jeu ne payeraient pas de cotisations. Toute le monde sorte gagnant! C’est comme un écho du « enrichissez-vous !» de Guizot. Mais il y a de contreparties non dites : cela concerne une partie de salariés, moins de cotisations c’est moins de Sécu, moins d’impôts c’est moins de service public (peut-être accepteriez-vous ceci car, enfin de comptes, cela est cohérent avec le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ; imaginez vous ces femmes comme Vero ou Annie qui passent leur temps à se faire les ongles au bureau, on est en train de les engraisser ! Fini cela maintenant).
Moins de couverture maladie ? Pas de problème : je vous propose un forfait dépense santé, vous l’utilisez en faisant très attention à ne pas dépasser la limite, mais vous êtes libre de le faire…et payez de votre poche le « surcoût de santé », soyez raisonnables, soyez responsables ! D’un côté vous gagnez plus (ce moi qui vous les dit !) ; d’un autre, vous dépensez plus (c’est à vous de la faire, je vous averti seulement ; si vos besoins de santé l’exigent je suis désolé pour vous !). « travailler plus pour gagner plus », qui fait un tabac chez les ouvriers car ils sont habitués à se lever tôt, rester à la tâche durement etc…Les RMI, les chômeurs et les autres, des faignants, n’ont que se décider et verront leur salaire augmenter ! Qui ne comprend pas cela ?
Mais je sais une chose : cette stratégie se cassera la figure et l’incendie social pourrait éclater au grand jour. Un autre jour je vous dirais pour quoi car maintenant je pense aux législatives. Manque de clarté justement : MG Buffet a aussi pêché de cela ! M. Gremetz a dit : son résultat ne m’étonne pas, on ne savait pas si c’était antilibérale, communiste, populaire, il y avait de tas de choses. Cette remarque rejoint celle de DSK. A cela ajouté le fait que cette candidate est ignorée, déformée, même méprisée par les médias, et vous avez encore plus de brouillard. Pourtant il y a avait un bon programme, cohérent, des solutions concrètes, en face avec les priorités de gens…Il fallait le rendre audible, lisible, claire, à la portée de masses populaires…
Et les législatives ? Quelle est le programme du PS pour les législatives ? Ils vont le définir cette semaine. Et celui de l’UMP ? Vous pouvez le voir sur son site : c’est Sarkosy en base exponentielle (base d’empathie) et deux frein au dénominateur, le mouvement social et le mouvement communiste français. Et celui de la LCR : un programme anticapitaliste, totalement indépendant de la direction du PS ! Gueuler pour rien en faite. Et celui du PCF ? Je ne le connais pas mais il serait bon que ce parti (que je vois au cœur du mouvement communiste français) en ait un aussi. Pour quoi ? Parce que il faut décomplexer la chose une fois pour toutes : la grande leçon du Président Sarkosy c’est d’avoir dit et fait décomplexer la droite, être bien à droite et pour faire un projet ultralibéral sans complexes aucun ! Pour quoi le communisme serait un mot à complexer ? Par ailleurs dans la déroute actuelle il faut des idées claires, des résistances, des propositions précises, concrètes, de bon sens, capables de démonter, de démonter la nocivité de celui de Président Sarkosy. Il ne suffit pas de dire « c’est une catastrophe annoncée ! » Il faut démontrer en proposant autre chose sur les principaux sujets. Je prends le cas de la Sécu : il y a eu une très forte opposition et présentation d’un contre projet par le groupe PCF à l’Assemblée Nationale (ce qui justifie largement qu’il y ait encore plus de députés communistes ici) et les manifestations, etc. Il faut le dire, le faire connaître, cela montre continuité, persévérance, engagement depuis le début de la 12ème législature (2002-2007). Et appeler à continuer en s’opposant et en proposant avec les salariés et les assurés sociaux. Pareil pour les retraites : il a eu aussi depuis 2003 des projets proposés, tellement que le nouveau Premier Ministre F. Fillon (alors Ministre de Raffarino) a dit au groupe PC « vous avez un vrai projet mais cela implique un changement de société ! ». Bien vu Monsieur le Premier Ministre, de cela il s’agit et il faut bien savoir pour quoi il le faut et comment pourrait on y arriver à cette nouvelle République sociale!
Et ainsi pour chaque grand sujet : emploi, formation, éducation, chômage, logement, pouvoir d’achat, Europe sociale, mondialisation, délocalisation.
En conclusion : appliquer la règle DSK (issue de l’échec de Ségo) pimenté avec une pincé de Gremetz et surtout inspiré de la méthode Sarkosy-UMP : être claire dans les objectifs, les actions à entreprendre, la méthode pour y parvenir, toutes les cartes sur la table avec l’avantage que cela se fait avec les gens et pas sans eux. Je me rappel des quartiers populaires de Santiago du Chili des années 1960-1070. Nous étions dans ces quartiers comme poisson dans l’eau : parce que nous étions partie d’eux-mêmes et nous menions la lutte sans merci avec les gens, en grande discussion avec eux, toujours avec eux, jamais sans eux ! Et nous avons fait ainsi grandir l’idée de l’Unité Populaire et gagné la première expérience d’un gouvernement révolutionnaire par la voie électoral, ce que la CIA et l’Amérique ne nous ont jamais pardonné. Comme Promettée, sa force était les pieds sur terre !

1 commentaire:

mima a dit…

Je suis d'accord avec la clarté. Il faut aussi et surtout du "rassemblement". Eviter de s'allier ave l'UDF comme le voudrais certains du PS regardant ce qui marche dans les autres pays européens suscite de s'allier entre partis de gauche, et arrêter de se taper dessus comme ils ne le font pas à droite (à part dans le camps lepeniste qui est contre tous les autres de toute les façons).


Je retiens malheureusement une autre chose de ce scrutin, et de la "tactique Sarkozy". Sa grande facilité à opposer les gens, le fameux "les uns contre les autres". Ainsi, pou résoudre la distance entre les générations, rien de tel que des les opposer! "Jeune = délinquant" d'où l'envie des "vieux" de se faire respecter, et de redonner de "l'ordre dans cette société". Et oui, l'électorat de Sarkozy est essentiellement vieux! 70% des plus de 70 ans, et 58% des plus de 60 ans. Alors que chez les 18-24 ans, les jeunes ont voté pour Royale à 58%. Là où ça fait le plus peur, c'est quand on traduit en millions de gens cette grnade part de l'electorat!

Mais c'est vrai, il vaut mieux éviter la "débauche" d'un mai 2008 (mai 68 bis) que les jeunes risqueraient d'instaurer, eux qui ne respectent plus aucune autorité!