vendredi 11 mai 2007

Travailler moins pour gagner plus?

Titre de Yahoo le 11 mai 2007 commentant une dépêche de l’AFP.
Commentant le départ annoncé pour Turin par Laure Manaudou, triple championne du monde, son ex-entraîneur Philippe Lucas a dit : "Elle part parce qu'elle a envie de moins travailler. Elle fuit le travail". "Elle me l'a dit: Je ne pourrai pas continuer à travailler comme ça", a-t-il poursuivi en estimant que "le travail est la source de la réussite". De son côté, la championne olympique du 400 m libre avait indiqué qu'elle ne "supportait plus physiquement les entraînements" dirigés à Melun puis à Canet-en-Roussillon par Philippe Lucas.
"En Italie, c'est les +ritals+ qui vont tout maîtriser, c'est une question d'argent, s'ils l'ont prise. Ils vont essayer de faire cinq millions d'euros. Ce n'est que pour le +pognon+, on le sait très bien", a-t-il insisté.
"En Italie, il faut quatre entraîneurs, un expert en bio-mécanique, deux préparateurs physiques, un médecin roi de la fléchette. Moi j'arrivais à faire tout ça et tout seul", a-t-il déclaré se qualifiant alors de "bon produit et pas cher".
Mes conclusions :
a)Yahoo a raison : on peut travailler moins et gagner beaucoup plus ; 5 millions d’euros !
Ainsi le slogan idéologique clé de Sarkozy ne vaudrait que pour certains, surtout ceux en bas de l’échelle. J’avais déjà montré un exemple de cale avec une vidéo de Canal + sur les ouvriers grévistes de PSA en mars dernier qui déclaraient : « on travail déjà jusqu’à l’épuisement, Où l’on trouvera les forces et les temps ?.
b) la productivité de l’entraîneur français est supérieur ou égale à celle de 8 italiens.
et on gagne moins en France qu’en Italie !

Autre nouvelle. Ici on travail moins (en disant le moins possible) et on gagne le plus comme le montre le sondage OpinionWay où 58% ne sont pas « choqués » par la croisière présidentielle, certes avec l’appui omniprésent et complaisant des médias.
Lit dans Le Figaro ce matin :
"Nous n'avons aucun contrat avec la puissance publique" réaffirme vendredi matin Vincent Bolloré (interview au Parisien et sur RTL). Après la polémique née du prêt de son yacht au futur chef de l’Etat défend son indépendance : "Nous sommes le groupe français par excellence qui reste totalement indépendant de l'Etat". Pour Nicolas Sarkozy le patron français «n'a jamais travaillé avec l'Etat».
A lire le Journal Officiel, la réalité est quelque peu différent. Il suffit d’une petite recherche sur son site web pour retrouver trace d’au moins deux marchés publics attribués au groupe ces dernières années.
Un premier marché «sensible», celui du traitement de la valise diplomatique «fret» du ministère des Affaires étrangères, est attribué le 10 août 2006 à SDV, une société de logistique, filiale du groupe Bolloré. Montant du marché : 1,4 à 5,6 millions d’euros hors taxes, «pour une durée de 48 mois».
Un autre marché est passé le 17 juin 2005 entre la même société SDV et le ministère de la Défense. Il s’agissait cette fois d’un «transport de fret par voie aérienne commerciale», pour un montant de 36 millions d’euros hors taxes.
La CGT de France 3 a affirmé hier que le groupe Bolloré était également actionnaire à hauteur de 40,6% d’Euro Media Télévision, qui détient la Société Française de Production, qui bénéficie de commandes publiques, notamment pour la location de studios. L’un de ces espaces a d’ailleurs abrité le débat entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal.
Ainsi on peut « mener en bateau tout le monde » sans dire beaucoup (travailler ici est parler o écrire: un effort physique et intellectuel) et on gagne aussi beaucoup. Utilisez donc cette règle : dites le moins et gagnez les plus.
Autrement dit : on peut donc travailler moins et gagner beaucoup comme le montre le cas de la nageuse et du politicien.

Rappel : la part du sport dans le PIB français est de 4% (en 2004), c’est-à-dire aussi importante que le transport !

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